Réconciliation ? [PV : Edward]

Lorsque j'entendis les pas s'arrêter, j'attendis que la personne parle. Elle était tout prêt. Mais personne ne parla. Tout de suite, je pensai à lui. Je me levai et me retournai, par prudence. Je le fixai un moment, avant de dire, d'un ton légèrement cassant :

- Salut.

Je ne voulais pas me battre. J'espérais qu'il répondrait, et d'une manière amicale, de préférence.

Je me rassis sur le bord de la fontaine, sans le quitter des yeux. Je murmurai :

- Comme tu veux ... Tu sais, je pense qu'on devrait recommencer, ok ? Oublier ce qu'il s'est passé l'autre jour ...

Je le regardai dans les yeux.

- Ouais.

Les gens pouvaient changer. Je le savais. J'avais entendu dire que Meg était comme lui, avant. Mais maintenant, elle était super sympa. Il pouvait faire pareil, avec un peu de volonté.

- Si tu veux, tu peux.

Ok, il s'énervait facilement. Ok, il se calmait très difficilement. Génial ce mec ! Je dus faire un effort pour ne pas m'énerver. Moi, je faisais des efforts. Je décidais d'aborder un sujet qui l'intéressait.

- L'autre jour, murmurai-je, tu as dit que tu avais une soeur jumelle et qu'elle était dans cette académie. Comment s'appelle-t-elle ?

- Ca ne répond pas à la question, fis-je en le fixant, d'un air neutre.

Je me doutains énormément de ce qu'il allait répondre et étais exaspérée à l'avance.

Le fait qu'il me réponde m'étonna. Mais sa réponse était loin d'être chaleureuse. Lorsqu'il tappa dans l'eau, j'eus un mouvement de recule, pour ne pas me faire éclabousser. Le sujet avait l'air de l'énerver. Il s'était passé quelque chose, mais c'était inutile de demander quoi, je savais très bien qu'il ne me répondrait pas. Je me contentai de dire, toujours très doucement :

- C'est un joli prénom.

Et je cherchai un sujet de "conversation" - Pouvait-on parler de conversation, dans notre cas ? - qui ne le mettait pas en colère.


- Tu as un cheval ?

Il ne faisait certe pas partie de mes meilleurs amis - même pas du tout de mes amis - mais je voulais reboucher le fossé, ou plutôt le ravin, qui nous séparait.

- Il s'appelle comment ?

S'il croyait que j'allais abandonner et lacher prise, il se foutait le doigt dans l'oeil jusqu'au coude !


[Tu veux bien aller faire un tour sur la chatbox ?]

Apparemment, il n'avait absolument aucune envie d'arranger les choses entre nous. Ce mec commencait à m'énerver. Dès le départ, il avait été odieux. Et maintenant, on aurait dit qu'il me le reprochait. J'eus très envie de le frapper, à mon tour. Mais je me retins et serrai le poing. Dans un élant de colère, je lancai, d'une fois sèche :

- Au fait, y'a-t-il quelqu'un que tu ne déteste pas dans cette académie ? Et quelqu'un que tu respectes ?

Mes colères étaient souvent en plusieurs fases : j'avais d'abord eu envie de le frapper, maintenant, j'étais passée à la colère froide. J'étais calme, vu de l'extérieur, et parlais d'une fois posée, presque effrayante. Je répliquai sarcastique :

- J'ai dit quelqu'un.

Toujours sur le même ton, je dis :

- Tu devrais jeter plus souvent un coup d'oeil au dictionnaire. Quelqu'un ne s'applique pas à un cheval. Que tu l'aimes ou non.

Il avait un sérieux problème ce mec.

- Contrairement à certains, je sais me servir d'un dictionnaire, moi

Après tout, je m'en fichais de son cheval. Presque tout le monde en avait un, dans cette académie. Et je ne pouvais vraiment pas supporter cet Edward. J'avais essayé d'être sympa, il ne l'avait pas été. Tant pis pour lui, maintenant, c'était trop tard.

Je respirai un grand coup et essayai de me calmer. J'y parvins, au bout d'un bon moment. Je pensai, alors, qu'il avait droit à une dernière chance. Je lui dis, d'une voix douce :

- Arrête de penser que tout le monde t'en veut. En fait, t'es comme les autres. Tu construis ta vie au fur et à mesure. Les gens te jugent sur ton attitude et tes actions à partir du moment où tu entres dans leur vie. Pas avant.